Les outils du jardinier à la fin du XVe siècle par Yves-Marie Allain

Outils apparaissant sur diverses illustrations (détails) de l’ouvrage de Pierre de Crescens, Les profits champêtres, traduit en français en 1373, imprimé en 1471.

Fenaison : râteau à foin (en bois), fourche à foin (en bois), faux ;

La fenaison

Vigne : serpette, serpe, faucille, houe, bêche, faux, échelle ;

la vigne

Verger : Râteau à foin (en bois), faux, fourche à foin (métallique), serpe, diverses haches ;

les vergers

Vertus des plantes : bêche, faucille emmanchée, serpette.

vertus des plantes

Durant le Moyen Âge, les outils de l’agriculture et du jardinage vont petit à petit se différencier et se spécialiser. Les matériaux utilisés pour leur confection restent encore très variés : le bois, la corne, l’os, la pierre et de plus en plus souvent le fer.

Au cours du xve siècle se met en place la profession de taillandier. Il fabrique et vend de nombreux instruments en fer ou en acier comme les faux, les serpes, les houes, les bêches. Mais souvent la bêche est en bois avec une protection partielle de métal. Les couteliers améliorent le tranchant des lames pour les greffoirs et les serpettes.

Conçus et forgés à la demande, tous ces outils ont une forme et des dimensions très souvent adaptées à l’utilisateur.

En 1598, le médecin suisse Thomas Platter dessine les instruments utilisés par le jardinier du connétable de Montmorency à Alès : de grands ciseaux avec des manches en bois, un piochon ou houe, une faucille emmanchée pour tailler les arbres fruitiers et un escabeau double.

De petites scies, genre scie égoïne, pouvaient exister pour couper les branches d’arbres fruitiers.

La faux, fort prisée en Europe, est l’un des rares outils en métal que les paysans possèdent en propre. Plus précieuse qu’une tête de bétail, c’est un bien de valeur. Bien entretenues par leur propriétaire, les faux apparaissent dans les actes notariés et sont transmises lors des héritages.

Et le sécateur ? Il faudra attendre encore quelques siècles.

En 1818, l’almanach horticole du Bon jardinier fait mention pour la première fois d’un nouvel outil pour le jardinier, le sécateur mis au point par le Français, Bertrand de Molleville. Quelques années plus tôt, Jean Mayer, premier jardinier à la cour de Wurtzbourg, précisait encore que les outils nécessaires à la taille se réduisaient à deux, la serpette et la scie !

Yves-Marie Allain et Guy Nicoleau lors de l'ouverture du Jardin Médiéval des Caves
Yves-Marie Allain et Guy Nicoleau lors de l’ouverture du Jardin Médiéval des Caves

Les marins de Montoir et la guerre d’indépendance Américaine par Guy Nicoleau

A l’occasion du passage de l’Hermione, fin mai, dans l’estuaire de la Loire, le GATM précise que des marins de Montoir sont partis sur d’autres navires, à la suite de la célèbre frégate de Lafayette, participer à la guerre d’indépendance de l’Amérique.

Depuis Colbert, jusqu’à la généralisation du service militaire obligatoire, les marins français, en âge et en état de naviguer sont les seuls à servir l’État. Donc, en période de guerre, on a levé tous les hommes indispensables aux armements. Les gens de mer du royaume se trouvèrent alors soumis à un service militaire obligatoire dont la durée variait en fonction du nombre de marins disponibles, des évolutions techniques des vaisseaux et des orientations de la politique française. Les marins de Brière n’ont pas échappé à ce service. C’est ainsi que l’on disait que l’on pouvait lever 800 marins de la paroisse de Montoir, en 24 h, sous Louis XIV.

Alors que l’on parle de la visite de l’Hermione dans l’estuaire de la Loire, fin mai, il est bon de rappeler que 543 marins briérons ont été levés pour participer à la guerre d’Indépendance de l’Amérique entre 1776 et 1782. 114 d’entre eux sont morts au combat, 60 sont passés par les prisons anglaises et 5 y sont morts. Le 8 mars 1779, le « Bienfaisant » quittait Rochefort aux ordres du Roi avec à son bord 14 montoirins : 4 capitaines et cadres de 31 à 52 ans, 3 matelots de 35 à 41 ans et 7 novices de 17 à 21 ans. C’est un exemple. D’autres ont rejoints l’Escadre d’Estaing sur « le Fendant », « le Dauphin Royal ». Certains ont rejoint l’Escadre De Grasse sur « le Magnifique », « Le Languedoc ».

Les charpentiers de navire étaient également levé. En août 1777, David Maillard, 28 ans part sur le Dugué Trouin avec François Hubert, 36 ans, matelot. Cette histoire est à découvrir au Musée de la Marine en bois du Brivet à Montoir de Bretagne qui ouvrira ses portes du 29 juin au 1er septembre. Gratuit. www.marineenboisdubrivet.fr

"La Sirène" exposée au musée de la Marine en bois duBrivet
« La Sirène » exposée au musée de la Marine en bois du Brivet

Sources: archives Jean-Louis Monvoisin